La culture du crocus sativus est d’une grande simplicité. En effet, le bulbe est un organe souterrain qui puise et accumule les meilleures substances nécessaires à la magnifique floraison d’automne de couleur mauve qui fascinait tant Alexandre le Grand. Sa culture en France est d’autant plus facile grâce à une terre argilo-calcaire, une bonne préparation de la terre et des soins réguliers sur une courte période permettant la production d’un safran d’une rare qualité. L’extraction manuelle du safran doit cependant se faire de façon minutieuse, le prix élevé du safran s'expliquant par cette particularité.
Chaque détail compte. La préparation des sols est classique. Elle se fait en automne en retournant la terre manuellement ou en la labourant avec un tracteur. L’apport d’engrais n’est pas nécessaire mais les sols peuvent être légèrement recouverts de fumier.
Les crocus sativus peuvent être cultivés sous plusieurs modes :
- En ornement dans des pots ou en jardin.
- En planche de surface réduite de 200 m² environ.
En plantant de cette façon, on protège les autres parcelles de la propagation des maladies éventuelles.
Il faut creuser à 20 cm car à cette profondeur, le bulbe est protégé des grands froids. L’espacement entre chaque bulbe est de 10 ou 15 cm ce qui représente 6 000 à 8 000 bulbes pour 100 m² de culture, soit une récolte de 30 à 50 grammes de safran sec la première année de plantation, soit 150 à 200 fleurs pour un gramme ... puis une récolte croissante les années suivantes : 80 à 105 grammes la deuxième année et 120 à 160 grammes après la troisième année de culture.
On les nomme fausset, tacon et mort du safran.
- Le fausset paraît être une excroissance qui se développe sur l'oignon, et qu'on peut facilement extirper lors de sa plantation.
- Le tacon, au contraire, est une espèce d'ulcère qui s'annonce par une tâche brune ou pourpre, et dont on arrête les ravages en l'enlevant, en coupant dans le vif avec la pointe d'un couteau.
- Quant à la mort, elle est la plus dangereuse en même temps qu'elle se propage avec une effrayante rapidité. Elle paraît être causée par une espèce de champignon parasite, Tuber parasiticum, Mérat. ll pousse de tous les côtés des racines, et forme peu à peu dans l'intérieur même de l'oignon des espèces de tubercules. Les symptômes de cette maladie sont indiqués par le dessèchement des feuilles, qui jaunissent et se fanent. Il faut alors, pour garantir la safranière, ouvrir une tranchée suffisamment profonde autour de la place où se trouvent les oignons malades, afin de les isoler des autres. Encore faut-il avoir bien soin de ne pas jeter la terre de cette tranchée sur les safrans qu'on veut préserver, parce qu'elle pourrait contenir des particules de ce champignon et propager la maladie.
La première précaution à prendre et des planter les bulbes sur des terres drainantes et légères, de préférence argilo-calcaires avec un PH neutre entre 6 et 8.
Afin de prévenir les risques de maladie, il est conseillé de déplanter la safranière pour la replanter sur une parcelle vierge ; cela évitera tout maladie dans votre safranière. En effet les 3 à 4 premières années, il n’y a que très peu de risque que votre safranière prenne la maladie. Afin d’assurer la pérennité de la production au mois de mai de la quatrième année, c'est-à-dire lorsque la safranière a donné trois récoltes, on arrache les oignons et leurs caïeux que l'on sépare, et on replante le tout, du mois d'août jusqu’au 15 septembre au plus tard, dans un autre terrain que l'on a convenablement préparé. Par précaution de sécurité, on réutilisera l’ancienne parcelle une dizaine d’années plus tard.
La surveillance et le traitement des rongeurs (mulots, campagnols …) apportent sécurité à la safranière. Dans les régions à sanglier, une clôture électrique les empêchera de se délecter des bulbes (voir avec les Fédérations de Chasse). L’entretien régulier des parcelles contribue à la bonne santé de la safranière et à sa qualité de production.
Fin septembre – début octobre voir mi octobre pour certaine régions, les bulbes sont en effervescence grâce à son cycle inversé : c’est la période de floraison. On ramasse les fleurs généralement 5 à 6 semaines.
On récolte en moyenne 1 000 fleurs à l’heure. Puis on procède à l’émondage.
C’est l’opération qui consiste à séparer les stigmates de la fleur tout de suite après la cueillette des fleurs. L’émondage se fait à l’aide de petits ciseaux ou manuellement avec les ongles. Ce geste requiert calme et précision, idéalement à plusieurs autour d’une table pour une ambiance conviviale.
La quantité émondée est de l’ordre de 500 fleurs par heure et par personne.
Le séchage est l’opération finale. Il consiste en l’évacuation de la plus grande partie d’eau contenue dans les pistils, permettant ainsi une conservation optimale, soit deux a trois ans sans aucun souci.
Plusieurs modes de séchage sont possibles :
- Au four à 50° porte du four ouverte pendant un quart d’heure
- Par étuveuse pour les quantités plus importantes.
Le but et de faire perdre 80% de son poids total au safran pour 10 grammes récoltés, nous obtenons 2 grammes de safran sec.
Le safran se conserve en pot étanche à l’abri de la lumière. En effet la lumière et l’oxygène dégradent la qualité du safran. Il faut attendre au moins un mois après le séchage pour que le safran exalte tout son arôme.
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